De nombreux auteurs se demandent combien de livres prendre pour participer à un salon du livre. Bien qu’il s’agisse d’un point important, ce n’est évidemment pas la seule question à se poser en vue de participer à un événement littéraire ! Le nombre de livres à prendre pour un salon du livre dépend effectivement de plusieurs facteurs, que nous allons voir en détail.
Consultez les précédents articles pour optimiser votre préparation aux salons du livre :
Combien de livres prendre pour participer à un salon du livre : voici 10 conseils pour prévoir son stock de livres et son matériel.
• Premier conseil : se renseigner sur l’espace disponible et le matériel présent sur le stand lors du salon du livre.
Certains salons proposent un emplacement nu, c’est-à-dire une zone délimitée dans laquelle l’auteur pourra installer son stand. À charge pour lui d’apporter tout le nécessaire pour rendre son stand fonctionnel et visible.
D’autres salons du livre proposent lors de l’inscription une table et une chaise gratuites ou payantes, avec la possibilité pour les auteurs de choisir des options payantes (table supplémentaire, grille, branchement électrique, etc.)
Il est également parfois possible, pour les auteurs, de choisir la forme de leur stand et son emplacement dans le salon du livre (par exemple : dans le bâtiment principal, sous un chapiteau, etc.). En fonction des livres et du marketing envisagé, il peut par exemple être plus pertinent de choisir un stand avec un angle.
Le prix des stands varie bien évidemment en fonction des critères proposés par le salon et de la taille de celui-ci.
Pour être prêt.e le jour J, renseignez-vous en amont auprès des organisateurs du salon du livre sur les dimensions de l’espace à meubler dans le cas d’un emplacement nu, ou de la dimension et du nombre d’éléments présents (grille, table, nappe, etc.) dans le cas où le matériel est fourni.
Si vous prévoyez d’apporter du mobilier ou des éléments pour accentuer votre visibilité (kakémono, etc.), renseignez-vous au préalable sur la disposition des exposants et sur le passage du public.
👉 Information importante
Les organisateurs d’événements littéraires demandent aux exposants d’avoir souscrit au préalable une responsabilité civile personnelle ou professionnelle afin de couvrir les éventuels dommages causés à des tiers. Pensez-y !
• Deuxième conseil : apporter des éléments pour être visible sur le salon du livre, pour se démarquer des auteurs présents et pour montrer l’univers de son livre.
L’importance d’être vu dans un salon du livre
Dans cette optique, je vous conseille de prévoir un budget adapté à vos besoins et d’anticiper la création éventuelle d’une oriflamme ou d’un kakémono attrayant (après vous être renseigné.e sur l’espace qui sera alloué à votre stand, cf. conseil numéro 1). Il existe bien entendu différents formats, des formes variées, diverses finitions (mat, brillant, etc.), des services en ligne vous permettant de concevoir vous-mêmes le visuel ou de déléguer cette partie au site, etc. Et il y en a bien sûr pour tout type de budget !
Par attrayant, je veux dire :
– avoir des visuels de bonne qualité (pour cela, je vous renvoie à mon article qui évoque l’importance des visuels)
– choisir des couleurs assorties ou a minima qui ne se battent pas en duel
👉 on oublie le rose fuchsia sur fond gris foncé : l’ensemble fait clignoter les yeux !
– garder à l'esprit que les textes seront lus de loin : une taille de caractères confortable pour lecture sans longue vue, mais pas disproportionnée non plus (ou alors proposez le prêt de jumelles), une typographie simple et efficace et des phrases courtes.
Vous pouvez également prévoir l’impression de marque-pages et de flyers à distribuer au public. En plus de faire joli sur votre stand, cela vous aidera à aborder le chaland plus facilement. Et vous ferez le bonheur des collectionneurs de marque-pages, toujours en quête de nouveautés (à défaut de s’intéresser à votre livre 😪).
📢 Ce marque-page (ou flyer) est votre carte de visite, alors si vous pensiez l’imprimer vite fait sur papier 90g/m² avec votre imprimante de bureau, remisez vite cette idée là où vous l’avez trouvée ! Même si vous êtes pour l’instant l’auteur ou l’autrice d’un seul livre publié (les manuscrits cachés au fond du tiroir ne sont, hélas, connus que de vous !), vous êtes un professionnel. Alors agissez en professionnel et investissez quelques euros dans la conception de vos outils de communication ! Eh oui, là aussi il faut prévoir un budget !
Faire entrer les lecteurs dans son univers
Que vous ayez écrit un roman de fantasy, un polar ou un roman historique, il est important pour vous de faire entrer les lecteurs dans votre univers pour leur donner envie de découvrir vos livres. Et pour cela, vous n’avez que quelques secondes avant que les visiteurs passent au stand suivant.
Quels sont les marqueurs du genre de votre livre ? Le code couleur ? Jonglez entre ce qui fait que ce genre est reconnaissable par les lecteurs et la singularité de votre univers littéraire. Vous pouvez apporter des objets, montrer un booktrailer sur votre tablette… Bref, soyez créatifs !
… mais dans le respect de l’organisation et des autres auteurs présents ! N’empiétez pas chez votre voisin avec votre kakémono, n’interrompez pas un échange pour parler de votre livre, ne provoquez pas d’émeute… Et surtout, si on vous dit qu’il faut une nappe rouge, n’apportez pas une nappe verte 😎
👉 Quid de mon univers si j’ai écrit un roman ou une autobiographie ?
Il est peut-être plus difficile de retranscrire l’univers d’un roman ou d’une autobiographie que celui d’un livre de fantasy, je vous l’accorde. Mais en listant les particularités de votre livre (par exemple l’époque, les lieux, etc.), vous trouverez un fil conducteur à exploiter pour rendre l'univers de votre livre tangible. Et si vraiment cela vous paraît impossible, harmonisez au moins la couleur de votre stand à celle de la couverture de votre livre pour créer une cohérence esthétique.
👉 Si vous choisissez de créer un stand très personnalisé, je vous conseille de faire une première mise en place test chez vous. On est parfois très enthousiaste sur le nombre d’objets décoratifs, mais il ne faut pas oublier que si votre stand doit être visible, il faut également qu’il reste lisible pour les lecteurs.
👉 Enfin, pensez volume : un stand tout plat, avec des livres sagement posés sur la table, sur lesquels le lecteur devra se pencher pour lire le titre, sera moins attirant qu’un stand avec un peu de relief. Pour autant, ne créez pas un mur entre vous et le lecteur, il a envie de voir votre joli sourire 😁
• Troisième conseil : adapter son matériel en fonction de son mode de transport.
Ce conseil est très basique et fait appel au bon sens, nous sommes d’accord. Malgré tout, je me devais de modérer votre enthousiasme suite au précédent conseil vous enjoignant d’apporter du matériel pour être visible 😅
Car oui, rendre son stand visible sur un salon est primordial. Mais si c’est pour être en galère dans le train, oublier son carton de livres dans le tram ou ressortir ses affiches fripées du fin fond de son sac (oups, j’ai dû me débarrasser de la pochette en carton, faute de place), l’expérience salon risque de perdre un peu de panache !
Privilégiez les formats compacts et pliables pour les objets utilitaires de type table ou oriflamme, ne lésinez pas sur la protection de vos supports de communication fragiles (le papier entre clairement dans cette catégorie), calez vos livres dans leur carton pour éviter de corner leur couverture…
Bref, pensez « pratique » !
👉 Je vous conseille également de faire un essai chez vous : rangez toutes vos affaires et vérifiez que vos sacs et vos cartons sont facilement transportables si vous prévoyez un déplacement en transports en commun, ou s’ils rentrent bien dans le coffre de votre voiture !
• Quatrième conseil : se renseigner sur le nombre d’auteurs présents, les genres des livres présentés et la façon dont sont répartis les stands.
Y a-t-il plusieurs sections thématiques ? Ou au contraire, les auteurs sont-ils répartis par ordre d’arrivée ? Un parcours visiteur est-il prévu ? Quels genres littéraires seront présents ? Combien d’auteurs cela représente-t-il pour chaque genre littéraire ? etc.
Autant de questions qui pourront vous renseigner sur la concurrence que vous aurez à affronter le jour du salon du livre ! Même si dans les faits, les autres auteurs sont plus vos collègues que vos concurrents, il me paraît intéressant d’évaluer au préalable l’environnement dans lequel vous allez évoluer pendant l’événement littéraire.
Cela vous permettra notamment de réfléchir à votre stratégie de communication à mettre en place le jour J, car être placé dans un espace à la thématique clairement définie ne vous demandera pas le même effort que surnager au milieu de tous les auteurs, tous genres littéraires confondus. Même si, à l’inverse, on pourrait aussi se dire que concentrer tous les auteurs d’une même thématique pourrait accentuer cet effet concurrentiel (un peu tout et son contraire…).
• Cinquième conseil : interroger les organisateurs de l’événement littéraire et les auteurs en amont pour connaître la fréquentation habituelle du salon.
L’intérêt, ici, est bien entendu de croiser les sources. Il est en effet peu probable que l’organisateur de l’événement parle d’une baisse de fréquentation du salon sur les deux dernières années, sauf à vouloir de se tirer une balle dans le pied. Cependant, il pourra vous renseigner sur le nombre et la composition des visiteurs de manière générale (l’événement attire-t-il des familles ? etc.), des partenariats éventuels avec des écoles, des activités prévues pour animer l’événement… Autant d’informations qui vous seront utiles pour évaluer le dynamisme du salon.
Les avis des auteurs présents aux précédentes éditions du salon du livre vous permettront d’avoir un autre regard sur la fréquentation du salon, sur le comportement des visiteurs (sont-ils là pour se balader ou pour acheter ?), mais également sur l’organisation, le lieu, l’accueil des auteurs, etc. Avoir plusieurs sons de cloche est important car deux auteurs qui ont participé au même salon du livre n’en auront pas forcément la même perception en fonction de leur emplacement dans la salle, du nombre de ventes réalisé par chacun… Bref, croisez les avis !
S’il s’agit de votre tout premier salon du livre, vous n’aurez peut-être pas l’occasion de discuter avec d’autres auteurs en amont de l’événement. Mais si vous participez à des salons littéraires dans un périmètre en particulier, vous allez forcément revoir les mêmes têtes 😏
• Sixième conseil : faire une veille des salons du livre et des autres événements qui ont lieu le même jour dans les environs du salon.
Pour cela, une simple recherche sur Internet ou la lecture du journal/bulletin d’informations local suffisent pour connaître les événements prévus le week-end pendant lequel aura lieu le salon du livre.
Ainsi, la fête du fromage de chèvre pourra tantôt être une amie qui drainera le public dans les rues, ou au contraire s’avérer redoutable, voire mortelle, si le salon du livre a lieu dans la commune d’à côté 🐐
Pour autant, si les grands événements ont tendance à éclipser les plus petits, il est probable que les organisateurs, informés de cette « concurrence », mettent les bouchées doubles au niveau de la communication pour faire venir le public au salon du livre.
• Septième conseil : regarder la localisation du lieu de l’événement littéraire.
Le salon du livre a-t-il lieu en intérieur ou en extérieur ? Au centre-ville ou en périphérie ? Dans un petit village ou dans une grande ville ? Y a-t-il des transports en commun ou des parkings à proximité ? Le lieu a-t-il un intérêt patrimonial ? Le bâtiment est-il classé ? Rarement ouvert au public ?
Le public, comme les auteurs d’ailleurs, souhaite en tout premier point pouvoir accéder facilement au lieu dans lequel est organisé le salon du livre. Un endroit excentré, sans charme, avec peu de transports en commun et un tout petit parking découragera les moins passionnés (CQFD).
À l’inverse, si l’événement littéraire a lieu dans un endroit rarement ouvert au public, avec un intérêt architectural, il attirera un plus grand nombre de visiteurs. Bien entendu, il y aura probablement de nombreux flâneurs qui préfèreront regarder les moulures et les ogives plutôt que les polars et les albums jeunesse. Malgré tout, et pour reprendre un vieil adage : « plus on est de fous, plus on rit » ! 🤩
• Huitième conseil : vérifier la météo annoncée le jour du salon du livre. ⚡☀❄
Ça paraît idiot dit comme ça, mais c’est un fait : avec un temps pluvieux et venteux, vous n’avez pas envie de sortir chez vous le dimanche après-midi. Eh bien, le lecteur non plus.
• Neuvième conseil : se renseigner sur la présence ou non d’une librairie partenaire.
Certains salons du livre accueillent un libraire qui vendra les livres des auteurs présents, d'autres non. La commande des livres par la librairie n’est pas toujours obligatoire et, on ne va pas se mentir, certains libraires ne souhaitent pas commander les livres des auteurs qui s’autoéditent. C’est injuste… mais c’est ainsi. Cependant, voyez les choses du bon côté : la vente de vos livres en direct sera exempte de remise libraire.
Là où le bât blesse vraiment (encore une vieille expression 👵), c’est que les libraires présents au salon du livre ne vendent pas exclusivement les livres des auteurs présents. Vous serez donc en « concurrence » avec les grands noms de l’édition… même s’ils ne sont, eux, pas physiquement présents en dédicaces. Injustice, vous dites ?
• Dixième conseil : surveiller plusieurs jours en amont de l’événement les journaux, regarder le marketing mis en place par les organisateurs pour annoncer le salon du livre et relayer les informations.
En amont de l’événement, cherchez les affiches placardées dans les vitrines des commerçants, dans les librairies, en bibliothèque. Feuilletez les journaux et les magazines locaux pour voir si l’événement est relayé par la presse. Gardez également un œil sur l’activité des réseaux sociaux de l’organisateur. Cela vous permettra de vous rendre compte des efforts mis en place par les organisateurs pour attirer le public sur l’événement.
Et bien sûr, parlez de l’événement autour de vous en vous aidant des publications faites par les organisateurs du salon du livre ou à l’aide de flyers et d’affiches. On a tendance à vouloir laisser reposer l’entièreté de l’événement sur l’organisateur, mais n’oubliez pas que les auteurs et tous les autres exposants sont partie prenante de l’événement et qu’ils sont concernés en premier lieu par la réussite ou non de celui-ci.
Alors engagez-vous dans la mise en avant de l’événement et vous aurez la satisfaction d’avoir contribué à votre échelle à sa réussite ! 🤗
• Conclusion : le nombre de livres à prendre pour un salon du livre, alors ?
« C’est bien gentil tout ça, mais une fois que j’ai collecté toutes ces infos, j’en fais quoi ? » En d’autres termes, que faire si les planètes ne sont pas parfaitement alignées ?
Rien ! Non, c’est une blague. Enfin, presque…
Toutes ces informations, que vous avez soigneusement collectées et consignées dans un tableau Excel à double entrée, seront à confirmer par… votre propre expérience. Non, ici la théorie, les probabilités et les statistiques ne suffisent pas. On ne vend pas des livres « en théorie » 😊
Alors, sauf si ce jour-là la météo annonce une tempête de neige et que l’installation de votre stand est prévue sous un petit chapiteau sans possibilité d’être accueilli à l’intérieur, vous serez présent pour tester ce petit salon du livre qui ne paye peut-être pas de mine, mais qui a l’avantage de ne pas être organisé loin de chez vous et de ne pas vous avoir coûté un bras.
Collecter toutes ces informations, même si cela semble fastidieux, vous permettra de vous constituer un début de base de données dédiée aux salons du livre et autres événements littéraires (nous y reviendrons). En faisant cela, vous comprendrez l’organisation globale de l’événement, et ce n’est qu’avec l’expérience que vous pourrez confirmer si, oui ou non, ce salon du livre valait ou non le déplacement.
Par la suite, vous pourrez reconnaître les « marqueurs » qui font qu’un salon du livre attire plus ou moins de public et en déduire, au regard de vos expériences passées et de vos critères, si l’événement vous intéresse ou non. Et de prévoir le nombre de livres à apporter, le cas échéant 👈
En fin de compte, cette collecte de données, c’est un peu comme si elle vous permettait d’aiguiser votre flaire de fin limier, de développer votre intuition. Alors, prêt.es à mener l’enquête ?
Retrouvez mes précédents conseils sur les salons du livre :
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