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Elodie

«La peur de publier son livre» suivie de «Oser faire lire ses inepties»

Comment publier un livre lorsqu’on a déjà du mal à faire lire ses textes à son entourage ?


Avoir peur de faire lire ce qu’on écrit, c’est totalement normal. Écrire, c’est inventer, imaginer, observer. Mais c’est aussi révéler beaucoup de soi, même lorsque le récit n’a aucune visée autobiographique.


Je ne vous apprends rien si je vous dis que nous avons chacun. e notre façon de voir le monde, de le traverser… et de le décrire. Les personnages, les lieux et les situations auront beau être inventés de toute pièce, ils sont le reflet de notre vision du monde.


Et c’est là que le bât blesse. Faire lire ses textes, c’est exposer cette part de soi qu’on n’a pas forcément intégrée consciemment à ses écrits. C’est prendre le risque d’être mal compris, voire critiqué… Le texte lu par l’Autre (encore lui) vit sa propre vie… et c’est flippant.



Choisir à qui on fait lire ses textes


Partager un texte avec ses proches, c’est un premier pas. Mais je trouve que c’est une démarche ambivalente pour plusieurs raisons : on a l’impression de moins s’exposer qu’en soumettant le texte à des inconnus, alors que c’est l’inverse, puisque ces personnes nous connaissent et sont donc plus susceptibles de déceler la part du réel. Il me semble qu’il est également plus difficile d’encaisser leurs critiques. On veut de la franchise… mais pas trop non plus. Quelle légitimité ont leurs avis, eux qui n’ont rien écrit ? Et qu’en est-il de leurs compliments ? Sont-ils sincères ? Argumentés ? Osent-ils vraiment dire ce qu’ils pensent ?


Bref, ces premiers avis apprennent surtout à l’auteur à prendre du recul par rapport à son texte (pas avec ses proches, hein… enfin, à vous de voir), à comprendre qu’il ne se confond pas avec ce qu’il écrit et que la critique ne le vise pas lui ou elle personnellement. Oser faire lire ses écrits, c’est finalement décider de se détacher de l’aspect épidermique de la critique et de profiter de la franchise de l’Autre, tant qu’elle est constructive.


Dans cette idée, je conseille aux autrices et aux auteurs de participer à des ateliers d’écriture pour s’exercer à partager leurs textes et à entendre des retours de lecture. Il existe également des groupes d’autrices et d’auteurs sur les réseaux sociaux, et peut-être qu’en cherchant un peu, il est possible de trouver un cercle d’écrivains dans sa ville. Et pourquoi pas, de le créer ?


Et petit bonus « effet miroir » : en formulant soi-même des avis sur les textes des autres participant.es, on se rend compte que trouver les bons mots pour donner un avis utile et en même temps ménager la susceptibilité du collègue auteur n’est pas si évident que cela (une petite pensée pour cette cousine maladroite qu’on n’a plus jamais invité à dîner).


Enfin, vous pouvez également faire appel à une personne qui travaille dans le monde de l’édition pour avoir un avis extérieur sur votre manuscrit et vous aider à le retravailler (vous pouvez retrouver ce que je propose dans la rubrique Relecture et réécriture de mon site).



Pour conclure (parce que je l’ai décidé ainsi)


Dans tous les cas, quelle que soit la personne qui donne son avis et la critique formulée vis-à-vis de votre manuscrit, gardez toujours en tête que vous avez déjà réalisé un énorme travail. Écrire un livre, ce n’est pas simplement tapoter sur son clavier d’ordinateur : vous avez réfléchi au sujet, construit l’intrigue, créé les personnages, fait des recherches, rédigé, effacé, recommencé… Et ça, personne ne pourra vous l’enlever. Prenez un peu de temps pour assimiler les retours de vos lecteurs, faites la part des choses entre ce qui vous semble pertinent et ce qui vous paraît très subjectif, respirez un bon coup et… remettez-vous au travail !




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